Dans les tuyaux depuis une dizaine d’années, réclamée à droite de l’échiquier politique pour lutter contre la fraude sociale mais écartée pour des raisons de coût, la carte Vitale biométrique n’est pas pour demain. Cela n’a rien à voir avec sa version « dématérialisée», qui s’apprête à être généralisée à l’ensemble du territoire à partir de 2023.
L’objectif affiché de cette e-carte Vitale est de « fluidifier » les relations entre les professionnels de santé et les assurés. Concrètement, cette simplification numérique prend la forme d’une application pour smartphone nommée ApCV que tous les Français devraient donc pouvoir télécharger l’année prochaine.
L’idée part du constat que tout un chacun se balade en permanence avec son smartphone, contrairement à la carte Vitale traditionnelle, que l’on n’a pas toujours sur soi.
e-carte vitale : La marche à suivre
La procédure est simple. Une fois l’application téléchargée, il faut saisir son numéro de sécurité sociale et réaliser une capture vidéo de sa carte d’identité ainsi qu’un selfie filmé. Ce dernier n’est pas accessoire puisqu’il prouve, grâce aux mouvements du visage, que l’assuré est toujours en vie. Après vérification de la conformité de toutes ces données, le titulaire verrouille l’accès à son e-carte à l’aide d’un code PIN de son choix.
Pour l’heure, huit départements de la métropole Alpes Maritimes, Bas-Rhin, Loire Atlantique, Puy-de-Dôme, Rhône, Saône-et-Loire, Sarthe et Seine-Maritime ont expérimenté sur la base du volontariat cette dématérialisation. Que les réfractaires au numérique soient rassurés, le morceau de plastique vert et jaune garni d’une puce électronique reste en vigueur.
Des reçus toujours accessibles En ce qui concerne les assurés, l’avantage de cette e-carte Vitale sera d’être en mesure de consulter directement leurs reçus de soin le téléchargement sera automatique lors des sept jours suivant la consultation, mais aussi de déléguer l’usage à une personne de confiance pour un temps déterminé.
Une fonctionnalité qui devrait se révéler très utile quand, par exemple, les enfants séjourneront chez leurs grands-parents. Cette application pourra également servir à se connecter à distance et de manière sécurisée à d’autres services numériques de santé. Autre bienfait, les fastidieuses mises à jour des anciennes cartes à puce deviendront de fait largement dispensables.
De leur côté, les professionnels de santé devront choisir entre deux options pour accéder aux données. La première consiste à lire à l’aide d’un appareil spécialisé ou d’un smartphone un QR Code comme nous nous y sommes habitués avec les billets de train, par exemple.
La seconde oblige à se servir d’un lecteur compatible NFC sur lequel le patient posera son smartphone à l’instar de ce qui se passe lorsque l’on effectue un paiement sans contact. Le site de l’Assurance maladie, Ameli.fr, précise que « seules les données nécessaires à l’identification du patient sont transmises aux professionnels de santé ». Et le tout est bien entendu conforme au règlement européen sur la protection des données.