L’un des sujets les plus controversés dans le monde du divertissement ces derniers temps est le « changement de race ». Le principe est de modifier volontairement la race de personnages emblématiques. Parmi les exemples récents, on peut citer « Véra » dans Scooby-Doo, la Petite Sirène, et un personnage du film « Peter Pan » de David Lowery.
Je n’ai pas d’intérêt particulier pour ces personnages, mais je comprends la raison du mécontentement. Certains aiment conserver une certaine authenticité et ne veulent pas de revendications quelconques. Cependant, une tendance plus récente consiste à modifier la race de véritables figures historiques. Un exemple très parlant est Cléopâtre dans une série Netflix à venir.
L’ascendance de Cléopâtre a été liée à la dynastie ptolémaïque macédonienne, dont les membres étaient généralement de teint bronze, olive ou miel. N’en déplaise aux créateurs de la série Netflix, lorsque la bande-annonce de la série « Reine Cléopâtre » est sortie, les spectateurs ont remarqué que Cléopâtre était incarnée par une femme noire (jouée par Adele James).
La réalisatrice du film a défendu son choix en expliquant qu’il avait été fait très consciemment : « Pourquoi Cléopâtre ne pourrait-elle pas être une femme noire ? Et pourquoi certaines personnes ont-elles besoin que Cléopâtre soit blanche ? Sa proximité avec la « blancheur » semble lui donner de la valeur, et pour certains Égyptiens, cela semble vraiment important « , a déclaré Gharavi à Variety.
« Nous devons nous interroger sur notre colorisme et sur la suprématie blanche internalisée que Hollywood nous a inculquée », a ajouté Gharavi. « On dirait bien que nous ne réalisons pas que la misogynie racialisée a encore un impact sur nous aujourd’hui. Nous devons libérer notre imagination et créer audacieusement un monde dans lequel nous pouvons explorer nos figures historiques sans craindre la complexité qui accompagne leur représentation. »
Pour rappel, Cléopâtre n’était ni blanche ni noire. Gharavi ne semble pas s’en préoccuper car, à en juger par ses propos, elle dénonce le racisme en choisissant une actrice noire pour incarner Cléopâtre.
Quoi qu’il en soit, l’Égypte a décidé de réagir face à la réécriture de son histoire. Une action en justice pourrait être en cours.
Selon Newsweek, l’avocat égyptien de premier plan Mahmoud al-Semary a demandé au procureur général de son pays de poursuivre Netflix et les producteurs de la série« Reine Cléopâtre ».
« La plupart de ce que la plateforme Netflix diffuse ne correspond pas aux valeurs et principes islamiques et sociaux, notamment aux valeurs égyptiennes », a déclaré al-Semary.
Cléopâtre est source de fierté pour les Égyptiens, il est donc normal qu’ils s’offusquent lorsque cette dernière est modifiée. La série se présente comme un documentaire, incluant des reconstitutions fictives, sur des « reines africaines emblématiques ». Dans la bande-annonce, on entend quelqu’un dire : « Je me fiche de ce qu’ils vous enseignent à l’école: Cléopâtre était noire ». Voilà où réside le problème.
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Si la race d’un personnage de fiction n’est pas importante, alors on peut la modifier autant que l’on veut. Cependant, si on s’inspire de personnages historiques, il est préférable de respecter leur appartenance ethnique réelle.